Copiedouble

Noël

Vous vous apprêtez à préparer un noël magique pour vos très jeunes enfants d’un, deux ou trois ans ? Mais quels souvenirs en garderont-ils ? Aucun ! En effet, d’après différentes études, nous n’avons pas de souvenirs de nos trois premières années de vie. Les neuropsychiatres appellent cela l’«amnésie infantile» .

En effet, dans une étude menée aux Etats-Unis sur plusieurs années, les chercheurs ont évalué la capacité de se souvenir chez des enfants de 5 à 9 ans. Les résultats sont édifiants : à 8 ou 9 ans, il ne reste que 35% des souvenirs des événements vécus avant 3 ans. Puis l’oubli se poursuit jusqu’à l’âge adulte. Vers 10 ans donc la mémoire autobiographique de notre enfance est fixée.

Mais par quel processus ? Plusieurs hypothèses émergent, toutes liées à notre cerveau. En cause la maturation de l’hippocampe, siège de la mémoire épisodique, qui n’est achevée que vers l’âge de 6 ans. Ou bien la création de nouveaux neurones, très active dans le jeune âge, qui élimineraient progressivement les cellules précédentes… et les souvenirs avec !

Toutefois des souvenirs précoces peuvent être conservés, un traumatisme ou       des émotions. Bien que fragmentaires, ils sont présents dans la mémoire mais inaccessibles en l’état actuel de nos connaissances, même si certaines stratégies comme les stimuli sensoriels pourraient nous aider à les retrouver.

Personne n’est donc capable de se souvenir d’événements même majeurs vécus dans sa petite enfance : on ne souvient pas de ses premiers pas !! Alors pourquoi jurerait-on parfois avoir vu tonton Paul jouer de l’accordéon, alors que celui-ci est décédé lorsqu’on avait deux ans ?

Si nous avons l’impression d’avoir conservé certains événements très anciens, c’est parce que nos parents nous les ont racontés à plusieurs reprises et avec force détails. Nous avons fait nôtres ces souvenirs mais, si vivaces soient-il, ils n’en sont pas moins reconstruits. Des souvenirs « fictifs » hélas, très fréquents chez les personnes d’âge mûr…